À poil !

J’ai enfin eu l’explication de l’utilité d’un objet du quotidien. Objet auquel on ne prête jamais attention mais qui est d’une importance capitale. Pour vous en faire part, je vous propose une mise en situation.  

Votre réveil n’a pas sonné ce matin. Pas de pot, aujourd’hui, vous avez une présentation devant votre prospect le plus important de l’année.

La douche ? Un coup de gant de toilette sous les bras suffira. Le petit déj ? On zappe. Autant passer à la boulangerie acheter des miniviennoiseries pour la réunion, ça vous fera gagner des points avec les plus gourmands.

Vous vous assurez que votre chemise de la veille passe le snif test, que votre pantalon vous mette en valeur et vous sautez dans vos plus belles chaussures. Vous savez, celles qui font légèrement mal aux pieds mais qui vous vont à merveille.

En sortant de chez vous, vous vous rendez compte qu’elles ne sont pas des plus propres. Choix cornélien. Se présenter ainsi fait débraillé mais faire demi-tour vous mettrait carrément en retard.

Vous optez pour le nettoyage de chaussure du pauvre. Un coup de brosse opéré par les poils du bord de l’escalator devrait faire l’affaire.

Et c’est là que je vous récupère.

Malgré une curieuse corrélation entre l’omniprésence des escalators dans l’espace urbain et la disparition des cireurs de chaussures de nos villes, l’utilité première de ces poils n’est pas le grand remplacement cordonnier.

Contrairement aux légendes urbaines, l’endroit le plus dangereux d’un escalier roulant n’est pas le haut ou le bas mais bel et bien les côtés de celui-ci. Les fabricants ont opté pour ce système de brosse afin de repousser tout corps étranger s’aventurant trop proche du bord. Sans eux, une chaussure d’enfant ou une écharpe peut se glisser dans l’interstice et entrainer des conséquences plus ou moins tragiques pour son propriétaire.

Bon, cela ne change rien au fait que vous êtes toujours ricrac niveau timing mais maintenant, vous avez une anecdote de plus pour meubler la prochaine conversation.