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Accordons nos violons

Si je vous dis accordéon, quelle est la première pensée qui vous traverse l’esprit ?

Pour moi, il s’agit d’un musicien du métro parisien. Un homme un peu râblé, toujours très poli, qui parle avec un fort accent de l’est. Il essaie de gagner sa croute en jouant un medley de classiques de la musique française de manière un peu trop rapide pour que cela soit réellement appréciable.

Ensuite me viennent en tête des images de bals folkloriques, dans lesquels des personnes souriantes et poilues se prennent bras dessus bras dessous et entament des farandoles jusqu’au bout de la nuit.

L’accordéon, pourtant symbole de la ville Lumière dans les films hollywoodiens, est souvent relégué à un instrument de second rang dans l’imaginaire collectif français. Connaissez-vous ne serait-ce qu’un seul accordéoniste célèbre ?

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir l’ampleur du phénomène accordéon en Amérique latine. Tous les styles de musique populaire en contiennent. De la cueca chilienne, à la cumbia colombienne en passant par le forró brésilien, le tango argentin, le merengue dominicain et la norteña mexicaine.

Les joueurs de piano du pauvre sont vus comme de véritables stars dans tous ces pays. Chango Spasiuk, Michel Teló, Iván Zuleta, Julieta Venegas. Que de noms de légende inconnus ici mais acclamés là-bas.

Je me prends à rêver. J'imagine que se trouvent dans les chambrettes de bonne occupées par nos musiciens de métro des affiches de ces stars latino-américaines. Qu'ils ont pour ambition d'aller enflamer les planches des salles sud-américaines. Que leurs noms soient scandés à l'unisson par une foule compacte et dansante.