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Alerte sur la planète Mars

Fini le temps d’Ugolin et de Jean de Florette.

L’accent marseillais est en voie de disparition. Il est de moins en moins marqué dans la bouche des jeunes.

Pour le retrouver, il faut se mettre en quête des derniers résistants, en trainant dans des boutiques aux devantures défraichies, sur un chantier naval ou dans les petits ports de pêche constellant la côte. Plus ils sont ridés et plus l'accent sera prononcé.

Ce qui demeure par contre, ce sont les expressions bien d’ici. Je vous épargne les « peuchère », « dégun », « fada » et autre « mon vier » dont on nous rebat sans arrêt les oreilles.

Je préfère vous parler de ma préférée. C'est elle qui m'a accueillie, au sortir du train. Je parle de la toute discrète « Eh bonjour ! »

Elle est difficile à dire sans avoir le sourire aux lèvres. Essayez, vous verrez. Cette expression est si charmante que même les néo-arrivants l’adoptent sans crainte d'offenser les locaux. Ceux qui la manient avec plus de dextérité savent que toute phrase débutant par elle se prolonge par un tutoiement chaleureux.

Associée à la douce luminosité du sud, elle est le meilleur panneau d'entrée de Marseille.