1 min read

Attention aux courants d'art

Vous aimez l'art ?

Moi aussi

Vous ne comprenez rien à l'art contemporain ?

Moi non plus.

Mais au moins, ce type d'œuvre est relativement aisé à conserver, voire à restaurer. Ce afin que de futures générations aient le plaisir de découvrir les artistes que nous érigions au rang de génies créatifs et puissent se poser des questions sur notre sanité mentale.

Une difficulté a toutefois récemment été soumise à mon attention. Elle concerne la conservation et la restauration d’un courant d’art contemporain bien particulier, celui de l’art vidéo.

Ce mouvement a débuté avec l’émergence des technologies numériques. On évoque régulièrement l’artiste coréen Nam June Paik comme étant le père fondateur de ce mouvement, avec son œuvre Exposition of Music - Electronic Television, exposé en 1963 dans une galerie à Wuppertal. Cette œuvre était constituée de treize téléviseurs et représentait des images distordues de Richard Nixon.

Elle a maintenant plus de 60 ans. La technologie a énormément avancé depuis. Il est de plus en plus difficile de se procurer des tubes cathodiques et autres pièces électroniques nécessaires à sa conservation.

Or perdre la toute première œuvre d’un courant artistique est quelque chose d’impensable. Imaginer parler d’Impressionnisme sans pouvoir étudier le tableau de Monnet Impression, soleil levant.  

Voici donc le nouveau dilemme auquel sont exposés les conservateurs de musée contemporain.

Ils ont toutefois un énorme avantage. Comme nous n’y comprenons rien en art contemporain, il leur est toujours possible d’arguer que si seuls sept écrans sur les treize fonctionnent aujourd’hui, c’est que Nam June Paik avait la vision d’une société future décadente et qu’il avait prévu l’obsolescence programmée.