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Casque d'âne

Je crois que le pire, ce sont les cyclistes qui respectent le Code de la route. Ils crânent avec leur casque sur la tête en permanence (même lorsqu’ils ne sont plus sur le vélo !) et leur gilet jaune sur le dos. À se mettre sur la file de gauche d’un rond-point, à marquer l’arrêt aux stops et à attendre que le feu passe au vert.

On a compris. Vous êtes meilleurs que nous.

Mais ce n’est pas ma conception du vélo. Moi, j’aime me faufiler entre les files de voitures, me demander si ça va passer ou si je vais cogner un rétro. Griller un feu rouge et avoir le sentiment d’aller plus vite que les voitures. Remonter une rue en sens interdit.

Sur un vélo en ville, j’ai le sentiment que mes sens sont décuplés. D’être doté d’une vision d’aigle, capable de détecter le moindre mouvement à des dizaines de mètres à l’avant ; d’une ouïe fine, capable d’entendre les voitures électriques qui déboitent derrière moi ; d’une sacrée force au niveau des jambes pour accélérer d’un coup et laisser dans le vent la trottinette électrique qui se tient à côté de moi.

Faire le bon élève à vélo me retirerait tout ça. Mais j'ai toujours été bon élève partout ailleurs.

Alors je m’octroie cette part de rébellion. Et ça me fait du bien.