Chaud cacao
Alerte général !
Il fait chaud sur la planète Terre. Trop chaud. Cela a commencé par impacter les ours polaires qui voyaient leurs banquises se réduire à peau de chagrin. Ça a donné quelques images tristes, entrainant de légères prises de conscience, mais, soyons honnête, peu de gens ont véritablement mesurer l’ampleur du phénomène.
Le changement climatique commence pourtant à se frayer un chemin dans le quotidien de plus en plus d’êtres humains. Entre les Maldives qui coulent, les Cariocas qui apprennent à vivre avec des températures proches des 60°C, les tempêtes qui réclament leur dû de plus en plus fort, il devient difficile de nier l’impact de ce dérèglement du climat sur l’activité humaine.
Or jusqu’à présent, la majorité de ces catastrophes se produisent dans l’hémisphère sud, soit suffisamment loin des occidentaux pour que cela ne nous touche vraiment. Cependant, si l’on prête suffisamment bien attention, des signaux de plus en plus forts viennent nous alerter sur l’urgence et l’importance des changements à venir.
L’un de ceux qui vont le plus m’impacter à titre personnel est la crise de la filière cacao.
La Côte d'Ivoire et le Ghana, responsables à eux deux de près de deux tiers de la production mondiale de cacao, sont à la peine. Pourtant situés en plein cœur de la ceinture du cacao, cette mince bande de quelques milliers de kilomètres faisant le tour du globe et accueillant les conditions idéales pour la culture du cacaotier, ces deux pays africains font face à de graves problèmes de production.
Sa culture nécessite une alternance d’humidité et de périodes plus sèches et ensoleillées. Or, le changement climatique est venu perturber cet équilibre instable. El Niño dérègle le climat et provoque de fortes précipitations suivies de longs épisodes de sécheresse. À cela s’ajoute les effets de l’harmattan, un vent chaud du Sahara. Un joli bouillon de culture entrainant le développement de maladies fongiques et de virus propagés par des cochenilles, ce qui pousse les producteurs à abattre les arbres atteints pour endiguer l’épidémie.
Mentionnons également le vieillissement des arbres, menant à une sous-production par rapport à la normale, ainsi que la plantation massive d’arbres s’épuisant après quelques saisons de bons rendements. En un mot, c’est la cata.
Les spéculateurs du monde entier, sentant l’argent rapide, ont commencé à miser sur le cacao, entrainant une flambée des prix. Le cacao s’arrache à prix d’or en Europe et en Amérique du Nord, sans que les profits, bien évidemment, ne retombent dans la poche des producteurs africains.
Marcolini, Patrick Roger et Lindt sont aux abois. Et avec eux, moi aussi.
Je vais finir par faire comme cette dame, finalement pleine de bon sens :

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