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Coup de chaud

Il y a des signes qui ne trompent pas.

Les taches de glace fondue qui repeignent doucement le trottoir du glacier, l’odeur aigre de la transpiration qui agresse les narines à chaque fois que l’on met les pieds dans un endroit confiné, pieds qui d’ailleurs sont de moins en moins couverts.

En intérieur, les fruits et légumes murissent à vitesse grand V attirant insectes en tout genre. Climatisation et ventilateurs tournent à plein régime. Ceux qui n’en n’ont pas font preuve de créativité. Les congélateurs n’ont jamais vu autant d’oreillers et de draps. Certaines y mettent même leurs bouillottes.

Les fenêtres grandes ouvertes laissent passer tous les sons. On apprend la vie de ses voisins. Celui-ci est un amateur de sport. Du lever au coucher, il regarde les JO et saute de joie devant les victoires françaises. Celle-là est en pleine rupture. La nuit est ponctuée de crise de larmes. La seule qui ne modifie rien à son comportement est la voisine démente du dessous. Fidèle au poste, elle continue à hurler de manière sporadique.

Les journaux tiennent enfin leur marronnier : L’été, il fait chaud. On les remercie. Sans eux, on serait passé à côté de cette info.

Mais là où cela dépasse les bornes, c’est lorsque les grillons qui bercent nos journées de leurs chants provençaux ne s’arrêtent plus de la nuit. Ça grillonne sans interruption. 24h sur 24, 7 jours sur 7.

Que peuvent-ils bien avoir à se dire ? Commentent-ils eux aussi les résultats sportifs ? Sont-ils attristés par la détresse de la voisine en peine de cœur ? Se sentent-ils impuissants devant la folie qui pousse la dame du dessous à s’égosiller quotidiennement ?