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De la politique des crèmes hydratantes

On ne voit pas tout de suite le rapport entre la politique internationale et les produits de soins pour le visage. C’est comme demander les similitudes entre l’ONU et Sephora. Mais j’ai une théorie et j’aimerai bien vous l’exposer.  

La peau est notre première barrière de défense contre les invasions de corps étrangers. Elle le permet grâce à ses différentes couches superposées et hétérogènes, qui ont chacune des fonctions différentes, mais aussi en accueillant un grand nombre de passagers clandestins.

Je dis passagers clandestins, mais leur rôle est extrêmement important dans l’élimination du sébum, des peaux mortes, la lutte contre les colonies de microorganismes pathogènes, etc. En cela, on les appelle souvent des microorganismes symbiotes.

Ils appartiennent généralement à trois grandes familles (les bactéries, les champignons et les acariens) et portent tous des noms très charmants : Staphylococcus et Propionibacterium pour le premier groupe, Malassezia furfur et Candida albicans pour le deuxième et Demodex folliculorum et Demodex brevis pour le dernier.

En général, la cohabitation se passe bien et la peau demeure saine.

Or, lorsque l’on écoute les chantres de la beauté et du bien-être, il faudrait mettre sur sa peau quantité de crèmes et de produits, provenant d’industries dont on peut douter de la propreté.

Ceci dans le même but : garantir la bonne santé de la peau. Mais si elle le fait bien toute seule, pourquoi s’encombrer de tubes et de pots, si ce n’est pour enrichir les producteurs desdits produits ?

C’est ici que je vais tracer mon parallèle avec la politique internationale.

Pour être le meilleur allié de sa peau, ne faudrait-il pas encourager le non-interventionnisme. Laisser le microbiote cutané faire son affaire des méchants pathogènes.

Ma crainte, en cédant aux sirènes du marketing, est d’habituer ma peau à constamment recevoir de l’aide. Si cette aide disparait, elle ne saura plus comment faire et sera complètement démunie, laissant libre place aux infections en tout genre.

Il suffit de voir l’état des ex-colonies françaises en Afrique pour s’en convaincre. Eux peuvent nous confirmer que l'interventionnisme, ce n'est vraiment pas de p[eaux].