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De l’importance de marcher du pied gauche

Il est tôt. Le soleil commence à pointer le bout de son nez par la fenêtre. La maison est calme. Les autres humains semblent toujours dans les bras de Morphée. Seules les trois chiennes manifestent leur présence par de petits jappements impatients.

À l’extérieur, à défaut des klaxons et des engueulades des travailleurs du lundi matin, on entend les cloches des vaches qui sortent de la traite et un pic qui reprend son ouvrage d’excavation sur un bouleau isolé.

Souhaitant profiter de ce dernier jour avant la reprise, je descends doucement dans la cuisine. Je me réjouis à l’idée de boire un café brulant sur la terrasse. Je peux déjà en sentir l’odeur.

À l’ouverture de la porte, je réalise tout de suite que quelque chose cloche. Les chiennes semblent normales mais l’odeur ne trompe pas. Les notes de torréfaction que je pensais percevoir dans l’escalier ont changé du tout au tout une fois dans la cuisine. C’est beaucoup plus aigre maintenant. Plus je me rapproche de la machine à café et plus l’odeur se fait forte. J’en aurais presque des haut-le-cœur.

Finie l’envie de café. Je m’arme de beaucoup de courage, d’un canisac, d’un balais à brosse et d’une serpillère et je pars à l’assaut de la surprise laissée par une des trois terreurs. Le crâne de M. Propre n’a jamais autant brillé que ce matin.