Deux salles, deux ambiances
Réveil fixé à 5h00. Comme à mon habitude, je suis levé trente minutes avant. Un café, un bol d’avoine et je file sous la douche. Je pourrais dire que c’est pour me réveiller, mais je n’ai jamais eu besoin de stimulants pour le faire. Une fois les yeux ouverts, je peux opérer sans difficulté.
Le sac à dos est lourd. Quelle idée aussi de prendre ce kilo de pomme de terre… Elle t’avait dit que ce n’était pas nécessaire. Mais tu es têtu et elle commence à l’apprendre.
Chic, il y a des vélos. Avec suffisamment de batterie pour pouvoir me rendre à la gare. Ça va être une bonne journée. J’enfourche ma monture, j’ai fière allure. Et me voilà lancé pour les six petits kilomètres qui me séparent de la gare. À chaque fois, la même sensation grisante. Le même sourire de se retrouver à fendre le vent sur deux roues. Qu’est-ce que c’est agréable.
D’autant plus aux petites heures du matin où les boulevards sont libres de toute voiture. J’aimerais tant avoir encore les cheveux de mes quinze ans, pour les faire voler dans le vent. À cette heure, les odeurs sont assez neutres, ce qui permet à celle des croissants de se répandre plus facilement dans l’air.
À l’approche de la gare, l’atmosphère change. Elle devient plus lourde. La rue sent le ciment. Les réverbères jaunes reflètent de la poussière en suspension. C’est à ce moment que je me souviens du gros bang qui m’a réveillé en pleine nuit.
Dans le train, je consulte les infos. Un immeuble s’est effondré rue de Tivoli, sur le coup de 00H40. À 6h00, on parle de onze personnes évacuées, dont deux blessés. Un incendie non maitrisé encore ne permet pas aux sauveteurs de vérifier si l’ensemble des occupants de l’immeuble en est bien sorti.
6h50. La silhouette de la Sainte-Victoire se dessine dans le ciel qui rougit doucement de l’arrivée prochaine du soleil. C’est beau.
Je sens que cette journée va être emplie d’émotions.
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