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Besoin d'un doigtier en caoutchouc

Le jour que je redoutais est arrivé. Laika est remontée dans la voiture avec N. et elles sont parties tôt ce matin. À l’heure où, pendant les deux derniers mois, nous allions à la chasse aux bâtons elle et moi.

Rentré dans l’appartement, je constate l’absence et le silence. Plus de cliquetis de collier contre le carrelage. Plus de flap-flap de la queue contre le mur. Plus de vocalises. Plus rien. C’est fou le vide que peuvent laisser 30 kilos de poils et de gentillesse.

Les poils, c’est tout ce qu’il me reste maintenant. Un appartement vide et des poils un peu partout. J’hésite même à passer l’aspirateur, dans une futile volonté de conserver encore un peu sa présence.

Parce qu’avec son départ, c’est le symbole du lien avec N. que je perds. C’est l’excuse facile pour prendre de ses nouvelles qui s’envole.

Mais c’est très bien ainsi. Parce qu’il est temps que cette page se tourne une bonne fois pour toutes. Parce que je sais que je n’ai pas besoin de Laika pour prendre de ses nouvelles. Parce que je sais que je compte pour elle et qu’elle sera là pour moi en cas de besoin.