Quand une étoile rencontre un croissant, c’est pour lui tendre la main
C’est ainsi que devrait commencer toute histoire impliquant juif et musulman. Et quoi de mieux pour illustrer ceci que la khamsa, cette main utilisée comme amulette par les habitants d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient pour se protéger contre le mauvais œil.
En arabe comme en hébreu, khamsa signifie cinq, en référence notamment aux cinq doigts de la main. Ce chiffre joue un rôle fondamental dans les deux religions. Il peut évoquer les cinq livres de la Torah, les cinq piliers de l’Islam ou les cinq du manteau (Ahl al-Kisa, à savoir le Prophète, sa fille Fatima et son époux Ali et leurs deux fils Hassan et Hussein).
En fonction des religions, la khamsa porte un nom différent : main de Fatma (fille du Prophète) pour les musulmans, main de Myriam (sœur de Moïse) pour les juifs. Dans les deux cas, elle est symbole de fertilité et de vie.
Cette symbolique provient de Tanit, déesse de la fécondité de la civilisation punique. En Tunisie actuelle, on retrouve de vieilles stèles funéraires arborant la main de Tanit, ce qui permettait aux familles des défunts de les protéger dans l’au-delà et donc de les préserver du mauvais-œil.
La boucle est donc bouclée. D’un symbole païen, la khamsa est devenue l’un des symboles majeurs de deux religions monothéistes actuelles. C’est un appel à transcender les différences et à célébrer la vie. Il me parait essentiel de se le répéter régulièrement.
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