Faux pas ?
J’ai craqué. Je n’en suis pas très fier mais c’est ainsi.
Cela me faisait de l’œil depuis une semaine. Chaque jour à passer devant et à me raisonner : « Non, c’est contraire à tes principes. Ce n’est pas quelque chose qu’on achète. Il faut le mériter. À la sueur de son front. » Une semaine à ne pas écouter la petite voix en moi qui souhaitait s’en rapprocher.
Parce qu’écouter cette petite voix, c’est la garantie de céder à la tentation.
Je m’en portais bien jusqu’à cette heure fatale.
L’heure où je les ai vus. Pour de vrai. Pas sur une affiche. Pas en surprenant une conversation dans la rue. Non. Ils étaient là. Ils se dressaient face à moi, au détour d’un étal.
Ils avaient fière allure avec leurs petites clochettes blanches contrastant grandement avec ce vert si chaleureux. Et puis cette odeur. Fine, discrète et fraiche. Divine !
Une véritable plongée dans mes souvenirs. Des souvenirs heureux de cueillettes dans les sous-bois, de jour férié, de conversations débridées et de tarte aux pommes nous attendant au retour à la maison.
Je me suis toujours demandé comment l’odorat était capable d’entrainer un tel voyage.
Alors je me suis souvenu de cette phrase d’Oscar Wilde : « Je peux résister à tout, sauf à la tentation. » Et j’ai acheté ce brin de muguet.
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