Françoise, pêcheuse à Morgiou depuis 40 ans

Levée à 5h30, sur le pont du bateau à 6h30, départ à 7h00. Le spot de pêche est à 15 miles marin, soit environ 2h de navigation plein gaz. On tire les filets pendant 2 -3h. Et après il faut rentrer, et livrer les restos. Ça fait des sacrées journées !

Quand c’est mer d’huile, c’est pénard. Je prends le café sur le pont, je joue avec Choupi. On rigole bien. Mais les jours de tempête, on a parfois des creux de 1,80m. C’est simple, on ne voit plus l’horizon. Là, je ne suis pas rassurée. Choupi rentre dans la cabine, elle s’aplatit sous les cagettes et on ne la voit plus jusqu’au retour au port.

En ce moment, on pêche du loup.

Je suis la moins chère sur la place de Marseille. Je ne marge presque pas. Mais comme ça, les clients me prennent du poisson toutes les semaines, plutôt qu’une à deux fois par mois. Je livre le Petit Nice, le Rhul, le Château de Sormiou.

Alors c’est sûr qu’au début, je ne me suis pas fait que des copains avec cette décision. Les autres me reprochaient de casser les prix. Mais je m’en fous des autres. Moi, ça marche bien comme ça. Alors je continue. C’est pas à 60 ans passés que je vais changer ma façon de faire. Qu’ils ne viennent pas m’escagasser.

Allez les jeunes, je vous laisse là. Et n’hésitez pas si vous voulez du poisson ! Un coup de fil, et je vous livre !