1 min read

Une histoire qui fait plouf

Quelle idée de rejoindre à la plage une allemande, vivant à Genève et adepte de bains quotidiens dans le Lac. Elle m’avait prévenu pourtant : « Je me lève tous les jours à 5h30 pour aller nager 1km » « Même en hiver ? » « Même en hiver. »

Et puis cette fichue fierté masculine mal placée… Je vais donc devoir aller me baigner.

Le mistral a soufflé toute la semaine, les nuages cachent le soleil. Je n’ai pas du tout envie de quitter mes vêtements.

Arrivé à la Plage, il n’y a personne à l’eau. C’est mauvais signe.

Bon, je me change rapidement.

J’essaie de ne plus penser à mon appréhension du froid. Je pense au fait que ça va être le premier bain de mer de l’année. Que la première fois est toujours la plus difficile. Que l’eau va vite retrouver une température décente.

Je me dirige vers l’eau. Se concentrer sur ce qu’il y a devant, ne pas regarder derrière. Continuer à marcher à la même allure une fois entré dans l’eau. Ne pas s’arrêter aux sensations sur la peau. Avancer toujours. Être appréciatif de la pente régulière de la plage.

Je réalise que j’ai de l’eau jusqu’au cou. C’était facile finalement. L’eau n’est pas chaude mais après quelques brasses, je commence à me sentir à l’aise dans cet élément liquide. Les mouvements sont fluides, la respiration tranquille. Le sel de la Méditerranée aide à flotter. La ville est belle vue d’ici.

Il suffisait simplement de se jeter à l’eau. Ne pas le faire avec effusion de bruits et d’éclaboussures, mais toujours aller de l’avant. Avoir confiance en son corps et en son esprit. Et se faire plaisir.