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It’s oh so quiet

Murmuration.

C’est l’anglicisme utilisé pour désigner le rassemblement de centaines, voire de milliers d’étourneaux, dansant dans le ciel lorsqu’ils sont en partance pour le Sud.

En bon français, on dirait agrégation, mais ça fait trop prof de philo à mon goût et le son [g] n’est pas des plus agréables à l’oreille (sauf dans le cas du mot goguenot, qui est rigolo). Alors, une fois n’est pas coutume, va pour la Perfide Albion.

Murmuration est le mot idoine pour désigner ces nuées d’étourneaux qui traversent nos cieux sans un bruit. Plus impressionnant encore, et malgré sa double présence dans le mot les définissant, ces volées ne se prennent jamais de mur. Pas une collision à déplorer. Des milliers d’individus, tous différents, parviennent instinctivement à se coordonner et à voler dans une même direction, en parfaite synchronicité.

À l’inverse des escadrons en V des oies sauvages, avec un leader en tête de file (qu’on appelle le roie), les étourneaux sont de véritables communistes. Dans une murmuration, les individualités ne comptent plus. La nuée devient un seul et même organisme. N’importe quel oiseau peut amorcer un changement de direction. Ses voisins les plus proches vont adapter leur plan de vol quasiment instantanément, entrainant un effet d’onde à travers la totalité de la volée.

Outre la beauté de ce ballet, cette formation permet aussi aux étourneaux de se protéger contre les assauts de rapaces.

Il parait que l’union fait la force. Ces étourneaux l’ont bien compris.