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It's one small step for man

J’aime bien les escaliers. C’est quand même drôlement pratique. On fait difficilement mieux pour passer d’un niveau à un autre, vous en conviendrez.

Alors certes, on peut monter à la corde. Mais ça fait mal aux bras. Et puis quand on voit la taille de nos cuisses comparée à celles de nos biceps, les prémices de la corde à nœuds ne tiennent pas.

Dresser une liste des meilleurs escaliers jamais parcourus serait étrange. Et puis ça a déjà été fait.

Non, je pense que vous me voyez venir avec mes gros sabots. Cette longue introduction escalière me sert à poser le cadre d’une question on ne peut plus polémique. La Bataille d’Hernani 2.0 si vous voulez.

Dans sa folie paresseuse, l’être humain a décidé de moderniser l’escalier. Ce dernier ne lui avait rien demandé. Il menait une vie simple, one step at a time. Mais c’est un truc d’humain que d’aller moderniser des choses qui n’en ont pas besoin.

Ainsi, l’inventeur Jesse W. Reno, en 1896, installa le premier prototype d’escalier mécanique, dans le parc d’attractions de Coney Island. Imaginez les sensations ressenties par les premiers utilisateurs. Parvenir à gravir un étage sans bouger le petit doigt. Le rêve.

En 1897, Charles Seeberger inventa l’escalator et en fit installer un au sein du grand magasin Harrod’s à Londres.

En 2023, les escaliers roulants sont partout. Au fil des ans, ils se sont parés de jolies brosses sur les côtés pour lustrer les chaussures et d’effrayants pictogrammes afin de prévenir tout risque d’étranglement causé par une écharpe qui traine.

Du haut de leurs cent vingt ans, ils sont devenus un standard des musées, centres commerciaux, gares, aéroports et j'en passe. Summum de l’ingéniosité, ils peuvent désormais se mettre en veille puis s’activer à l’approche d’un individu.

Alors, pourquoi est-il si dérangeant d’emprunter un escalator lorsqu’il est à l’arrêt, comme une sensation de déséquilibre ? Un escalier roulant en panne redevient pourtant un vulgaire assemblage de marches. Et il n’est pas désagréable de monter un escalier « normal ».

Et bien, la Science s’est saisie de cette question. Après de nombreuses années d’étude, elle a même nommé ce phénomène (ça aussi, c’est quelque chose que l’être humain aime bien faire).

Il s’agit du phénomène de l’escalator cassé, ou effet Walker de son petit nom.

Je cite Wikipedia :

« Même si les sujets sont pleinement conscients que l'escalator ne bouge pas, des parties de leur cerveau agissent toujours en fonction de l'expérience antérieure acquise, [causant une sensation de perte d’équilibre ou de vertige] ».

En d’autres mots, le cerveau humain est tellement habitué à associer escaliers mécaniques et zéro effort qu’il est tout déboussolé quand il s’agit d’en faire.

Je ne sais pas vous, mais moi ça me fait penser à Wall-E.