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Jeanne, reviens !

J’aime la douce poésie des gens qui se parlent à eux-mêmes. Il est de plus en plus difficile d’en voir pour de vrai. Avec les écouteurs sans-fil, on ne sait jamais trop s’ils sont en plein dialogue intérieur ou s'ils ont quelqu'un au bout du fil.

Heureusement, j’ai trouvé le lieu parfait pour observer le premier cas. À la bibliothèque de l’Alcazar, il n’est effectivement pas rare d’en croiser. On retrouve ce phénomène chez tout le monde.

  • Chez les usagers « Alors, qu’est-ce que je vais lire aujourd’hui ? Céline ? Trop facho. Dostoïevski ? Trop long. Julien Blanc-Gras ? Trop bien ! »
  • mais aussi chez les bibliothécaires : « Ah mais quel bazar. Ils ne respectent vraiment rien. C’est pourtant pas compliqué la classification décimale de Dewey… »

Ces voix portent-elles davantage parce qu’elles occupent l’espace d’un lieu calme ? Est-ce pour lutter contre ce silence que les gens se mettent à se parler ? Ou, au contraire, sont-ils trop absorbés par leur tâche qu’il leur devient nécessaire de l’illustrer à haute voix ?