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Jeux de mains, jeux de vilains

Quel plaisir d’avoir deux mains pleines de doigts.

C’est la pensée qui a traversé mon esprit en voyant le plaisir qu’éprouvait l’âne Archie en train de se faire gratter l’intérieur des oreilles. Il semblait au comble de l’extase. Sa cavalcade et son long braiment plein de satisfaction après notre séance de gratouillis intra-auriculaires n’a fait que me conforter dans cette première impression.

En le regardant s’éloigner ainsi, j’ai reconsidéré l’animal. Avec ses pattes et ses sabots, impossible de se gratter les oreilles. Il n’a pu gouter à ce plaisir que grâce à des interventions extérieures. Et que l’on m’accuse d’anthropocentrisme, mais je pense que ces interventions sont nettement plus agréables lorsqu’elles proviennent d’humains plutôt que de mouches ou de taons.

C’est alors qu’une autre pensée, terrible, m’a traversée l’esprit. J’ai revu la scène de Pinocchio, dans laquelle les petits garçons de l’Île Enchantée pouvaient jouer, fumer, boire et manger à profusion avant de lentement se transformer en âne.

Comme s’il avait eu accès à mon cerveau, Archie revint à mon contact et nous sommes repartis dans une intense séance de gratouillis.