La tristitude
Je me suis longtemps demandé s'il existait quelque chose de plus triste qu'une maison sans livre.
Un domicile sans bibliothèque. Pas même un magazine à feuilleter pour passer le temps. Du vide sans le réconfort des mots.
C'est drôlement déprimant.
Et hier soir, j'ai eu l'épiphanie.
La tristitude maximale a été atteinte en déambulant dans une ville balnéaire de la Côte d'Azur un dimanche soir à la mi-novembre.
Pas une âme qui vive. Des lumières blafardes éclairent les rues. J'imagine un virevoltant venu tout droit d'un western en traverser une.
Les commerces sont barricadés en attendant le mois de mai d'après. On devine les moutons de poussière qui s'accumule derrière la vitrine.
Comble de la sinistrose, des décorations de Noël datant de l'antéchrist commencent à habiller les rues.
Là, un humain. Puis un deuxième.
Ils semblent converger au même endroit. Je les suis pour voir ce fameux lieu de vie qui les attire si soudainement.
Je déchante très vite. Il s'agit du McDonald local. Qui est bondé de surcroît.
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