Le mercredi, c’est ravioli

C’est aussi, en France, le jour consacré aux sorties ciné. Les nouveaux films sortent en salle le mercredi et y restent six jours. Les résultats au box-office vont déterminer si le film est maintenu la semaine suivante.

Mais cela n’a pas toujours été ainsi. Au début de l’industrie cinématographique, les sorties étaient programmées le vendredi. Cela permettait aux projectionnistes de vérifier le bon fonctionnement des bobines et à se tenir prêt pour la journée la plus chargée de l’époque, le dimanche.

L’arrivée au pouvoir du Front Populaire, leur réforme du temps de travail et l’introduction des congés payés vont changer cet état de fait. Les sorties sont d’abord décalées au jeudi, puis au mercredi. Cela dans le but de créer suffisamment de bouche-à-oreille pour s’assurer de faire carton-plein le week-end.

Cela a aussi à voir avec le jour de repos des écoliers. Ils sont friands du grand écran et sont susceptibles d’attirer en salle leurs parents. Tant et si bien que, lorsque après-guerre, ce jour de repos est passé au jeudi, les sorties cinés repassent au jeudi elles-aussi. Cela durera jusqu’en 1972, année à laquelle le repos hebdomadaire des écoliers est établi au mercredi. Retour donc à des sorties ciné le mercredi.

Pourtant, certaines boites de distribution commencent à faire des entorses à ce principe. C’est notamment le cas d’entreprises distribuant des films asiatiques. Dernièrement, Piece of Magic Entertainment, qui a distribué le film japonais Godzilla Minus One et Heylight Pictures, qui a distribué le film chinois Creation of the Gods I : Kingdom of Storms ont innové niveau sortie. Elles ont décidé de sortir leur film pendant deux jours seulement. Les jeudi 7 et vendredi 8 décembre 2023 pour le film japonais, les samedi 10 et dimanche 11 février 2024 pour le film chinois.

Les distributeurs ont parié sur le sentiment de rareté pour stimuler l’attention sur leur film. Et cela a fonctionné. Les réceptions critique et public de Godzilla Minus One ont été si bonnes que cela a poussé les producteurs du film, le studio Tōhō, à proposer une nouvelle sortie en France, dans un cadre plus classique cette fois.  

Et ça, c'est tant mieux pour le cinéma.