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Le problème avec le kayak

Peut-on faire confiance à quelqu’un qui fait du kayak ?

Non.

Évidemment, non.

Tout d’abord parce que le mot est parfait. Oui, il s’agit d’un palindrome. Oui, il y a plein de lettres qui comptent 10 au Scrabble. Oui, le prononcer, c’est rigolo. Mais qu’est-ce que ça cache ? Ne faut-il pas toujours se méfier de la perfection ?

Ensuite parce que dans kayakiste, il y a le mot kyste et que cela sonne douloureux. C’est un signe qui ne trompe pas. Toute personne ayant déjà fait du kayak l’a très vite regretté lorsque le lendemain matin, elle était incapable d’ouvrir son dentifrice tant ses bras étaient ankylosés.

Dès lors, comment faire confiance à quelqu’un qui aime tant souffrir ?

Laissez-moi vous conter l’histoire de Ryan Borgwardt.

Le 11 août 2024, cet américain de 44 ans, père de 3 enfants, part seul pour une sortie kayak sur un petit lac du Wisconsin. Au bout de quelques heures, sa femme reçoit un SMS disant qu’il avait bientôt terminé et qu’il n’allait pas tarder à rentrer.

Seulement les heures passent et aucun signe de Ryan.

Mme Borgwardt, affolée, appelle les autorités pour signaler sa disparition. Une fois sur place, la police retrouve son véhicule, son kayak retourné et des effets personnels dispersé le long de la berge. Tout porte à croire que le malheureux Ryan s’est noyé.

Des recherches sont donc menées dans le lac. Pendant 54 jours, le lac est sondé. Plongeurs, volontaires, chiens détecteurs de cadavres sont mobilisés mais rien. Aucun signe du corps de Ryan.

Histoire tragique ?

Non.

Je vous rappelle qu’il ne faut jamais faire confiance à un kayakiste.

En octobre, les autorités en charge des recherches commencent à douter. Ils cherchent d’autres pistes. Et bingo.

Une analyse de son ordinateur révèle que le matin même de sa « disparition », il a supprimé son historique de recherche et changer le disque dur. Il a également transféré des fonds dans une banque étrangère et s’est fait refaire un nouveau passeport (l’ancien ayant été retrouvé dans ses effets personnels dans l’eau).

La Police retrouve facilement sa trace. Il aurait passé la frontière canadienne le 13 août à l'aide de son nouveau passeport (comme il n'est pas très futé, il s'est fait refaire un passeport à son nom) puis serait parti en Europe de l’Est retrouver une femme ouzbek avec laquelle il parlait depuis un moment.

Ryan Borgwardt, kayakiste amateur, a donc préféré simuler sa noyade plutôt que d’avouer à sa femme qu’il avait envie d’en arrêter là.

Maintenant, vous savez.

Méfiez-vous des kayakistes. Il y a un truc pas gai chez eux.