Le syndrome du petit chef, ou l’art de nuire
« Un chef, c’est fait pour cheffer. »
C’est probablement ce qu’il doit se dire en se levant, avant d’appliquer du gel pour ordonner sa coupe de cheveux approximative.
L’ordre, c’est quelque chose qu’il aime bien. À tel point qu’il est plein de tocs. Il y a une façon de faire les choses et il ne peut pas en déroger. Imaginer faire autrement lui coûte terriblement.
Or il travaille dans une industrie où il est confronté quotidiennement à l’altérité. Chaque demande qui sort de son programme le met en colère. Plutôt que de simplement aller dans le sens du client et de faire ce qu’on lui demande, il va dépenser une énergie folle pour tenter de convaincre la personne que sa demande n’est pas valable.
Un café avec le prédessert alors qu’on le sert d’ordinaire avec les mignardises ? Jamais de la vie. Ce n’est pas comme ça que cela fonctionne. Il part alors parlementer avec le client, vérifier qu’il est bien sûr de lui, lui dire que d’ordinaire, ce n’est pas comme cela que l’on fait. Il revient ensuite la queue entre les jambes et demande que l'on fasse un café.
Quelle dépense de temps et d’énergie inutile…
Cela est révélateur d'un autre de ses comportements. Il aime beaucoup être au centre des décisions. Il faut qu’il soit tenu au courant de tout. Cela doit venir de la haute opinion qu’il a de lui-même. Chaque initiative prise par ses subordonnées est mal-vue. Il va même aller jusqu’à refuser un petit geste pour un client parce que cela n’est pas sorti de son cerveau. La volonté de nuire est constante chez cet homme.
Mais « un chef, c’est fait pour cheffer ».
Or ce n’est pas comme cela que je vois les choses. Pour moi, un chef, c’est fait pour donner l’exemple et pour inspirer son équipe. Outre remplir ses objectifs, il doit surtout avoir pour but de faire grandir ses collaborateurs en encourageant leur autonomisation. Il doit briller par sa générosité et son empathie.
En désaccord fondamental sur nos valeurs, comment collaborer sereinement avec ce type ?
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