M’écouter parler, c'est ma passion
Après une conférence d’une heure sur l’irrigation dans les Bouches-du-Rhône et les bonnes pratiques à mettre en place, l’intervenant propose de répondre à quelques questions. Le micro tourne dans la salle.
Une femme prend la parole. Elle résume le sujet de la conférence en quelques mots et pose sa question. Elle est précise et pointue. L’intervenant prend quelques secondes et apporte en retour beaucoup d’informations. Il recommande même un ouvrage écrit par un de ces confrères pour explorer davantage le sujet.
Le micro passe ensuite dans les mains d’un homme, la soixantaine bien tassée, un peu vieux beau. À sa grosse montre, on voit qu’il aime attirer l’attention sur lui. J'ai peur.
Il commence à pérorer, donne énormément de contexte peu intéressant. Le chrono dépasse les deux minutes de prise de parole sans qu’une seule question ne soit posée. Nous connaissons sa vie, son œuvre.
L’intervenant parvient à reprendre la parole et lui demande d’abréger et d’en venir aux faits, ce afin ne pas pénaliser les autres.
L’homme acquiesce mais continue sur sa lancée. Il parle désormais d’une lutte qu’il est en train de mener pour la préservation d’un arbre multi-centenaire dans sa résidence. Le combat est important, tout le monde est d’accord là-dessus, mais ce n’est ni le lieu ni le moment pour avoir cette discussion.
Cela ne semble pas le troubler particulièrement. Il continue sur sa lancée. Cela fait maintenant cinq minutes qu’il parle sans s’arrêter. Les gens autour de moi commence à partir. L’intervenant est complètement désemparé.
La personne de l’organisation qui tendait les micros à l’assistance tâche de le récupérer mais fait chou blanc. C’est qu’il est coriace notre brave homme. Il a visiblement besoin de vider son sac.
À se demander si on ne lui a jamais appris l’importance de la concision ?
Il ne serait pas un peu con ? Si ?
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