Ode à la médiocrité
On peut définir médiocrité de deux façons : un sens un peu vieilli, qui insiste sur le caractère moyen d’une chose et un sens plus actuel qui désigne l’insuffisance d’une chose. Dans tous les cas, je tenais à remercier personnellement la Métropole Aix-Marseille de rappeler à tous ses habitants que la médiocrité est déjà un bel idéal à atteindre. Elle nous le prouve sans arrêt, à de nombreux sujets.
Aujourd'hui, arrêtons-nous sur une thématique qui m’est chère : les transports publics. C’est effectivement une des compétences qui n’appartient pas à la ville de Marseille et qui est entre les mains de l’échelon métropolitain. Manque de bol, la Présidente de la Métropole Aix-Marseille se trouve être aussi la candidate déçue des dernières élections municipales locales. De là à dire qu’il y a de l’eau dans le gaz entre le maire actuel de Marseille et la Présidente de la Métropole dont il dépend, il n’y a qu’un pas.
Je m’égare. Revenons-en à la médiocrité de la Métropole en termes de transports publics. Une brève de presse locale a récemment mis le feu aux poudres. Je le reproduis partiellement ci-dessous :
Un défi de mobilité qui met de mauvais poil : Dans un communiqué, la Métropole lance son challenge « Changez de Mood » de transport auprès des employeurs. L’idée : « Inviter chaque métropolitain à faire évoluer ses habitudes de déplacement » avec « un défi de mobilité » pour « aider les actifs à faire évoluer leurs modes de transport pour se rendre sur leur lieu de travail […] Reste que les habitants de la Métropole ont de quoi l’avoir mauvaise en matière d’alternative à la voiture quand le métro s’arrête à 21h30, quand les bus sont bondés aux heures de pointe faute de fréquence suffisante, quand il faut 1h30 pour rallier le centre au Nord de Marseille.
À cela, il faut ajouter le fait que le système de vélo en libre circulation ne fonctionne toujours pas comme il le devrait. Les mensonges sur le nombre de vélos en circulation vont bon train. Les promesses d'amélioration défilent et déçoivent constamment.
Hier, il y a eu du nouveau. La Provence titrait : Alors que le tram est déjà à l’arrêt entre la Canebière et Arenc, la ligne 2 du métro est restée fermée quasiment toute la journée d’hier en raison du chantier du tramway qui, place Castellane, a accidentellement percé la voûte du métro.
Le tableau n’est pas glorieux, vous en conviendrez.
Mais, mais, mais.
Trois fois mais.
La Métropole ne se démonte jamais. Elle arrive toujours à retomber sur ses pattes, à faire quelques cabrioles pour faire retomber la faute sur d’autres.
Et c’est en ce sens qu’elle est admirable. Médiocre, certes. Immorale, aussi. Mais remarquable de durabilité et de persévérance. Dans une ère où l’on prône le perfectionnisme à tout-va, la Métropole Aix-Marseille nous propose un autre modèle dont on pourrait grandement s’inspirer.
Merci, j’imagine ?
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