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On sévit sur les cafards comme le Baygon

La guerre est ouverte. À partir d’aujourd’hui, je lutterai sans relâche pour l’extermination des mouches du vinaigre. Sous ce petit nom mignon, se cache un terrible adversaire. Ce sera elles ou moi.

Avec leurs yeux rouges démoniaques, elles sont sinistres. Elles s’insinuent partout et il est impossible de s’en débarrasser.

J’ai tout essayé. Mettre fruits et légumes sur le balcon, laver l’appartement de fond en comble. Aucun effet. Elles sont toujours là. Je sais que mon appartement est chaleureux mais tout de même.

J’avais lu dans un livre d’Anne Berest qu’un invité était comme la pluie. Quand il s’attarde, il devient une nuisance. Je pense qu’elle parlait des mouches de vinaigre.

Alors, pour épancher mes pulsions meurtrières je me suis résolu à l’emploi de la bombe atomique. Un aérosol qui promet le « zéro compromis » et « la solution experte pour combattre radicalement tous types d’insectes. »

Le spray à la main, un sentiment de puissance m’envahit. À moi seul, je deviens les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse. Je pschiiit du produit partout et me surprend à pousser un rire comme celui des méchants dans les films.

Au fond de moi, je sais que je m’intoxique probablement davantage que les insectes contre lesquels je lutte mais je ne suis plus maitre de rien.

Satisfait de ce carnage en devenir, je vais gouter au doux repos du guerrier.

Le lendemain matin, je me réveille en m’attendant à retrouver les cadavres de mes ennemis partout dans l’appartement. Mais non, elles sont toutes là à batifoler gaiement autour de mon évier.

Mouches du vinaigre 1 – Arthur 0

Je m’effondre et prie tous les dieux. Un rayon de soleil apparait soudainement. Et je me rends compte de mon erreur.

La poubelle à compost trône là, fièrement, rendue plus belle par le soleil. Émane d’elle un mince filet d’odeur de fruits en décomposition. À l’intérieur, ça grouille.

Les dieux doivent bien se marrer.