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Un seul ongle vous manque et tout est dépeuplé

Alors que je suis en train de pleurer la perte de l’ongle de mon gros doigt de pied, sacrifié sur l’autel de la baignade abusive, il est grand temps de se saisir d’un sujet d’une importance capitale. Le surplus d’ongles, justement.

Nécessaires pour quelques professions, les guitaristes et autres joueurs d’instruments à cordes en tête de liste ; parfois symbole de classe : si j’ai les ongles longs, c’est pour signifier que je n’ai pas besoin de faire de travaux manuels, et donc que je suis riche ; je demeure tout de même circonspect quant au rapide déploiement de faux ongles sur les mains de mes congénères humains.

Surtout à une époque où nos doigts sont sans cesse réquisitionnés pour naviguer sur nos écrans de téléphones. Qu’y a-t-il de plus agaçant que de subir les pocpoc réguliers d’un⸱e serial texteur à ongles en résine ?

Passé ce premier mouvement de recul, je deviens admiratif des contorsions que leur impose ce choix stylistique. Leurs doigts doivent être en extension permanente pour permettre le contact de la pulpe avec l’écran. C’est peut-être un moyen de s’entrainer au bras de fer chinois.

J’imagine une ligue souterraine de batailles de pouce. Ce qui explique également la longueur de ces extensions résineuses. Sûrement un moyen de blesser son adversaire en enfonçant ses appendices acérés dans la peau tendre de leur paume.

Enfin, là, je parle des faux ongles dits « de combat », qui sont pointus et plus longs qu’une phalange. Parce qu’il existe également le modèle spécial curetage, reconnaissable par leur aspect incurvé. Ceux-ci sont particulièrement utiles dès qu’il s’agit de récurer le fond d’un pot de Nutella ou d’accéder à des crottes de nez particulièrement bien accrochées.

Je m’en gratte la tête de perplexité. Heureusement que mes ongles sont courts.