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Parce que c'est notre projet

En bon enfant de mon époque, j’ai toujours été bercé à l’entrepreneuriat. Cela a débuté dans le cercle familial. Puis avec tous ces selfmade men que l’on a tendance à encenser dans les médias. Pour continuer en école de commerce où les entrepreneurs sont décrits comme le graal ultime à atteindre. Et je ne vous parle pas des encouragements émis par Emmanuel Macron et sa clique depuis son arrivée au pouvoir.

Plus que quiconque, je comprends l’attrait de l’entrepreneuriat. C’est un modèle qu’il est facile d’idéaliser. Les motivations les plus couramment citées pour devenir entrepreneur sont les suivantes : « Ne pas avoir de patron, être libre de ses décisions, de son emploi du temps, etc. ».

Ces motivations sont toutes erronées. Il m’a suffi de deux ans en tant que directeur salarié d’une SAS pour m’en rendre compte.

Lancer son entreprise, c’est déborder de confiance en soi. C’est avoir suffisamment foi en son projet pour le mener contre vents et marées. C’est aussi ne plus compter ses heures. C’est travailler pour la gloire (ou le plaisir, c’est selon) à défaut de l’argent. C’est être dépendant de clients pénibles, de fournisseurs en retard, du bon vouloir d’un banquier, d’un assureur, d’un greffier, d’un juriste. C’est faire face à des obstacles imprévisibles.

C’est aussi ressentir du plaisir à voir ce sur quoi nous nous sommes acharnés sortir de terre. Du bonheur à voir d’autres personnes heureuses d’utiliser notre produit ou notre service. La satisfaction du travail bien fait. Les rencontres que cela provoque.

En tant qu’entrepreneur en herbe, j’ai eu une foultitude d’idées. En voici quelques-unes parmi tant d’autres :

  • Keepmydog, un service de garde de chien permettant à une personne de partir en vacances avec son animal et de pouvoir le confier à une personne sur place pour se rendre dans des endroits où les animaux sont interdits. (Idée piquée à mon père, ce héros)
  • Une phase hivernale avec deux projets consécutifs:
    • Warm Break, un service de vente de boissons chaudes dans la file d’attente des remontées mécaniques
    • Tabersnack, un food truck de poutine qui ferait le tour des stations savoyardes.
  • Devenir guide gastronomique urbain, afin de permettre aux touristes de visiter une ville en suivant les yeux et la bouche d’un local.
  • Un projet de design, visant la création de packaging en mycélium à destination de l’industrie du champagne.
  • La création d’une cave à vin spécialisée dans les bulles
  • Lancer les soirées Bon matin, une soirée sans alcool de 6h à 9h du matin regroupant lève-tôt et couche-tard pour danser sur de la musique qui fait boomboom en regardant le soleil se lever dans un joli spot de la côte marseillaise.

Ces projets n’ont jamais vu le jour.

C’est ce que je me disais jusqu’à il y a peu.

J’ai récemment décidé de changer le narratif. Je préfère maintenant me dire que ces projets n’ont pas encore vu le jour. Qu’ils sont toujours bien au chaud dans ma tête et qu’ils ont intérêt à s’équiper de lunettes de soleil parce que le jour, ça éblouit.