Plus c'est gros, plus ça passe
Être victime d’une arnaque n’est jamais très agréable. On perd un peu d’estime de soi. On se sent bête. Avec le recul, les signes étaient pourtant si évidents. C’est limite si l’on ne développerait pas une certaine admiration pour les escrocs dont nous sommes les victimes, style syndrome de Stockholm.
Pour mettre fin à ce festival d’autoflagellation, je suis parti à la recherche d’autres arnaques. C’est bête mais ça fait du bien de voir que l’on n’est pas le seul à tomber dans le panneau.
Par le passé, j’ai été le témoin d’une arnaque au Président qui avait secoué le microcosme champenois. Les dommages économiques et réputationnels avaient été pharamineux. M'en souvenir a été le premier moyen de relativiser l’impact de celle d’hier soir.
Un rapide tour en ligne a suffi à me remettre d’aplombs. Parmi les plus grandes arnaques existantes, celle de la vente de la tour Eiffel est sans doute la plus impressionnante.
En 1925, apprenant les déboires financiers de la société d’exploitation de la Dame de fer, l’escroc américain Victor Lustig a mis au point un plan audacieux. Il s’est fait passer pour un représentant de la ville de Paris, à l’époque propriétaire de la tour Eiffel, et a annoncé le prochain démantèlement du symbole parisien et sa vente pour pièce. Cela représentait tout de même un total de 7300 tonnes de fer.
Le ferrailleur André Poisson mordit à l’hameçon et transféra l’argent du rachat. Il se rendit compte trop tard de son erreur. Couvert de honte, il n’osa pas dénoncer Victor Lustig qui s’en était allé se la couler douce en Autriche.
Il parait que la fortune sourit aux audacieux. Je ne pense pas que le dicton parlait de ce type de fortune mais force est d’admettre que Lustig s’en est mis plein les poches sur ce coup-là.
Il ne me reste plus qu'à me pardonner et à lever mon verre à mes arnaqueurs d’hier. J’espère qu’ils sauront apprécier ce qu’ils m’ont piqué.
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