Quoi ma gueule ? Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?
Nous sommes tous le centre de notre propre univers. À nous regarder constamment le nombril, on développe de sacrés muscles dans la nuque. C’est même étonnant qu’il n’y ait pas davantage de torticolis.
C’est plutôt sain de se regarder le nombril. Déjà, ça permet de retirer la boulotte de poils/peluche de laine qui traine toujours dedans. Et puis passer sa vie à se préoccuper constamment de celle des autres, ça n’a qu’un seul effet. Passer à côté de la sienne.
Alors célébrons l’égoïsme. Portons-le aux nues !
Attention, je parle bien d’égoïsme, du fait de se soucier d’abord de soi, d’entreprendre des actions pour soi. Pas d’égocentrisme, qui revient à constamment tout ramener à soi.
Deux personnes égocentriques croisées récemment me reviennent en tête.
La première, ce matin, qui crie haut et fort dans la queue dans laquelle je me trouvais qu’elle travaille, elle.
La seconde, un peu plus tôt ce mois, qui essuie face à un refus et proteste qu’il peut nous assurer qu’il paie ses impôts, lui, et de nous en dérouler toute la liste.
(Il est d’ailleurs intéressant de noter que ces deux exemples se sentent obligées de répéter « moi » à la fin de leur affirmation. Peut-être un moyen de les repérer plus facilement ?)
Que sommes-nous censés faire de ces informations ? Sous ces prétextes uniques, devrions-nous abandonner tout ce que nous faisions pour les laisser passer ou pour fléchir face à leur colère toute puissante ? S’imaginent-elles être les seules dans ce cas ?
Se rendent-elles compte de la contre-productivité de leurs dires ? À quel point tout le monde les trouve détestables.
Ces purs égocentriques devraient prendre exemple sur les resquilleurs et les affabulateurs. Ces derniers parviennent bien souvent plus rapidement à leurs fins. Ils réussissent à passer devant dans une queue ou à se frayer là où ils ne devraient pas être. Resquilleurs et affabulateurs ne jouent pas selon les règles de la société mais sont conscients de ces dernières et restent, pour la plupart, beaux joueurs en cas de refus.
On les déteste sur le coup, mais au fond de nous, on les admire un peu. Ils osent, eux. On sait qu’ils ont raison.
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