Rencontre nocturne

Je me réveille en plein milieu de la nuit. Je n’aime pas cette sensation, je sais que je vais avoir du mal à me rendormir après. Et ça me fait cogiter. Je sens les engrenages de mon cerveau se mettre en marche : « Est-ce que j’ai bien fait de faire ça comme ça ? » « J’aurais plutôt dû dire ça. » Etc.

Et puis maintenant que j’y pense, je crois avoir envie d’uriner. C’était très diffus au début mais ça commence à accaparer tout mon espace mental, en plus de mon espace vessial. Serait-ce un premier signe de vieillesse ?

Mais qu’il est difficile d’accepter de sortir de cet environnement tout chaud et molletonné pour affronter le grand froid du hors-du-lit. Et je pense à tout le boucan que je vais immanquablement faire en me levant. J’espère ne réveiller personne.

Bon, je me lance. Quel froid ! Je n’ose même pas imaginer le futur contact avec la porcelaine blanche. Allez, on sort de la chambre sans faire de bruit. La porte craque, la clenche couine. Tant pis. À 4h du matin, j’imagine que tout le monde dort à poing fermé.

Ne pas trébucher dans l’escalier. Faire attention au panier du chien et surtout, ne pas lui marcher dessus. Bon, me voici devant la porte des WC. Je tente de l’ouvrir. La porte ne vient pas. J’essaie une seconde fois, en y mettant un peu plus de force. Toujours rien.

Une petite voix de l’autre côté de dire : « Occupé ».