Se donner un mal de chien
J’ai encore craqué. Face à tant de mignonnerie, je lui ai cédé la moitié de mon sandwich. Je pensais pourtant être blindé contre cela. Quatorze ans au contact d’un cocker, ça forge un homme. Mais non. Il lui a suffi de 30 secondes pour faire tomber toutes mes barrières.
En même temps, il fallait le voir. Les oreilles pointées vers le haut, la queue qui remue à un rythme effréné, il s’est rué sur moi pour me faire la fête. Devant tant de générosité, je ne pouvais que le récompenser en lui caressant la croupe et en l’appelant un bon chienchien.
Il s’est ensuite assis à côté de moi et à commencer à loucher sur mon repas. Je l’ai repoussé une fois, deux fois. À la troisième, il m’a sorti son arme fatale. Les yeux de chiens battus. Pourtant, comme dit en préambule, j’ai déjà pratiqué un bon paquet d’année.
Mais là, ça a fonctionné. Je ne sais pas si c’était un moment de faiblesse ou si le fait de poser sa patte droite sur son museau est entré dans la balance mais je n’ai plus pu résister. Je lui ai donné le reste de mon sandwich.
Cette histoire me permet d’illustrer la sacrée dose de manipulation dont sont capables les chiens. Ils ont même développé au fil du temps des muscles dans les sourcils afin de mieux communiquer leurs émotions aux humains. Muscles que l’on ne retrouve pas chez leurs ancêtres les loups.
Des études scientifiques ont monté que les chiens dotés de ce trait physique étaient plus susceptibles de se faire adopter dans un refuge qu’un chien moins expressif dans son regard.
Je ne suis pas scientifique mais cette expérience sandwichesque corrobore cela. Et je suis resté sur ma faim ce jour-là.
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