Tentative d'auto-préservation
Allumer la radio et tomber sur la couverture sans interruption des événements en Israël/Palestine. Être horrifié par l’incursion palestinienne, les roquettes, les morts civils, les otages. Être horrifié en observant la réponse israélienne, les bombardements, les morts civils, le siège, les coupures d’électricité, d’eau, de nourriture.
Se dire que les populations palestiniennes et israéliennes n’ont rien demandé dans tout ça. Qu’il s’agit de combats entre deux factions. Le Hamas, mouvement terroriste palestinien et le gouvernement israélien, flirtant depuis bien trop longtemps avec l’extrême droite et le fascisme, qui attise la haine envers musulmans et chrétiens au sein même de son territoire.
Se plonger dans l’histoire pour tenter d’y voir un peu plus clair. En apprendre plus sur la Guerre du Kippour, il y a tout juste 50 ans. Le Hamas a le sens de la date. Se dire qu’il faudra en lire plus sur Yitzhak Rabin.
Observer l’agrandissement de l’espace vital israélien aux dépens de leurs voisins palestiniens et trouver que ce terme est tristement ironique. Regarder les chiffres toujours grandissants de la population dans les colonies juives qui grignotent le désert palestinien, ainsi que de celle de la bande de Gaza enfermé dans 40km de terre.
Se renseigner sur les conditions de vie imposées aux Gazaouis. Oser un exercice de l’esprit et se demander comment réagirait le monde si la situation était inversée.
Se recentrer sur soi. Se dire que l’on n’a rien à voir avec la Palestine ou Israël. Se dire que l’on n’y connait finalement rien à ce conflit, que l’on n’a jamais mis les pieds sur ces territoires, que l’on est pétri de préjugés jamais confrontés à la réalité, qu’il n’y a pas de vérité unique.
Avoir le choix entre se plonger dans cette spirale sans fin et se consacrer à autre chose, ne pas s’imposer davantage de souffrance humaine. Prendre la deuxième option et partir respirer l’odeur de la pinède et préparer un plat levantin.
Penser que ce sont des choses que ces deux cultures partagent. Qu’il s’agit d’un héritage qu’ils ont en commun. Que si l’on fouillait davantage les livres d’histoires, on se rendrait compte que les Palestiniens ont pour lointains ancêtres les Juifs qui n’ont pas fui les persécutions romaines. Que les Israéliens arrivés au vingtième siècle l’ont fait pour fuir d’autres persécutions subies en Europe de l’Est et en Russie. Qu’ils sont allés s’installer à Jérusalem parce que c’est ce qu’on leur a dit de faire.
S’entendre dire qu’il faut faire attention. Que l’amalgame est vite fait. Qu’avec un nom de famille comme le mien, que je le veuille ou non, je suis lié à Israël dans la tête des gens.
Ne plus savoir sur quel pied danser.
Être fier de ce nom de famille parce qu'il est court, pratique, facilement prononçable dans toutes les langues que je connaisse et qu'il charrie avec lui une longue et belle histoire. Vouloir le clamer sur tous les toits.
Parallèlement, être méfiant face à la folie des êtres humains et se souvenir de l'adage vivre caché pour vivre heureux.
Repousser cette décision à plus tard et reprendre du houmous.
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