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Tu es bouché ou quoi ?

Pour exorciser ma frustration d’avoir perdu un bouchon d’oreille dans la nuit et surtout celle de ne pas l’avoir retrouvé avant le lendemain matin, j’ai passé une heure à écrire la vie d’un couple de bouchons d’oreilles.

En voici le premier jet, qui n’est pas complètement satisfaisant à mon goût mais je me rassure en me disant que la démarche de ce blog est purement et simplement de me forcer à écrire. Je reviendrai peut-être un jour dessus.


Comme en témoignent leurs couleurs flashy, ils aspirent à une existence heureuse et festive. Et pourtant… Rares sont ceux qui y parviennent.

Je suis là pour rétablir la vérité. Bouchon d’oreille, ce n'est vraiment pas une vie. Laissez-moi vous raconter l’histoire de Manon et Gaston.

Dès leur naissance, ils se voient attribuer un frère ou une sœur et sont entassés ensemble dans de petites boîtes en plastique. On y est un peu à l’étroit mais on finit par bien s’y sentir. La journée, ils sont tranquilles. C’est la nuit qu’il faut être sur ses gardes.

Hier encore, Manon et Gaston se sont fait attraper par deux gigantesques piliers. Ils ont tout essayé pour rester avec nous mais ces « doigts » étaient trop forts. À leur retour ce matin, recouverts d’un voile jaunâtre, ils étaient en état de choc. Gaston surtout. Ce qu’il relata emplit les autres bouchons d’effroi.

À peine sortie de la boîte, il s’est fait écraser par une force incommensurable. Peinant à reprendre respiration, il a été précipité dans un long conduit sombre. Passé quelques secondes d’acclimatation, Gaston a pu se détendre un peu. En tentant de reprendre sa forme habituelle il s’est toutefois retrouvé plaquer à de grandes parois humides. Cette position lui était très inconfortable.

C’est là que le pire a débuté. D’horribles grondements sourds ont commencé à résonner tout autour de lui. Il tremblait tant le volume sonore était fort. Effrayé, Gaston tenta le tout pour le tout pour se sortir de là.

Trouvant des appuis, il parvint à se glisser le long des parois visqueuses qui le retenaient prisonnier. Enfin un peu d’air. Mais plus Gaston se libérait, plus le son devenait puissant. De quelle diablerie s’agissait-il ? Que faire ? Continuer son évasion, braver sa peur et revenir sauver Manon ou retourner dans l’inconfort et l’ignorance de ce qui provoque ce phénomène ?

Gaston étant courageux, il choisit la première option, celle qui lui permettra de retrouver la liberté. Je vous passe les détails pour vous dire qu’il parvint à s’échapper. Une longue chute l’entraina sur une surface blanche et soyeuse. Gaston pouvait enfin respirer librement. En regardant autour de lui, il réalisa qu’il partageait la couche de deux géants.

Il appela Manon de toutes ses forces. Aucune réponse. Rien ne pouvait concurrencer les grognements. Ne se sentant pas la force de contourner le géant, il se décida à se cacher dans un coin et d’attendre une ouverture.

Un grand glissement de terrain l’entraina loin de sa prison, le long de deux grands arbres semblant être les fondements de ces géants. Il n’était dès lors plus question de bouger.

À leur grande surprise, à l’aube, Gaston et Manon furent rassemblés et retrouvèrent leurs frères et sœurs dans la boîte. Mais leur vie avait à jamais changé.