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Un cruel manque de répartie

Combien de fois cela m’est-il déjà arrivé ? Un commentaire désobligeant entendu dans la rue, une remarque piquante d’une personne qui se la joue petit chef, une insulte quelconque.

À ces moments, je vis une expérience hors-du-corps.

Mon corps continue d'avancer comme si de rien n’était. La morale judéo-chrétienne dans laquelle je baigne depuis tout petit me dicte de ne rien répondre, histoire de ne surtout pas envenimer la situation. Tends la joue gauche qu’il disait l’autre. Mais ma tête gamberge. C’est comme si mon esprit s’était dissocié de mon corps et était resté à l’endroit de l’offense.

Il finit par trouver une réponse bien pensée. Du genre suffisamment intelligente pour souffler mon interlocuteur tout en étant assez acide pour marquer mon mécontentement. Une tirade digne de celle du nez de Cyrano.

Mais il est trop tard. Les dix secondes nécessaires à la mise en route de mon cerveau m’ont trop éloigné de l’outrage. Mes jambes sont trop rapides pour mon cerveau. Je me retrouve pantois, les bras ballants, à ressasser la réponse parfaite dans ma tête.

C’est à ces moments que je me rappelle avec émotion de la vivacité d’esprit et des bons mots de mon grand-père Jacques. Je me permets de vous en livrer quelques-uns parmi mes préférés :

À un prospect :

Je venais vous proposer une machine à repousser le client mais visiblement, vous n'en avez pas besoin.

Dans une épicerie, un rouleau de PQ sous le bras :

L’épicier : Et avec ceci ?
Jacques : Je vais m’essuyer le cul !

Au resto :

Le serveur : Vous prendrez bien un dessert ?
Jacques : Seulement après un bon repas.