2 min read

Un grand besoin d’assurance

Vous l’avez vu ?

Son sourire suffit à nous montrer que l’on ne peut pas lui faire confiance. Un trait qu’il partage d’ailleurs avec la majorité des personnes qui exerce son métier.

Cette affiche m’a rappelé une histoire sur les assureurs que racontait mon oncle avec délectation. Histoire que je vais tâcher de reproduire ci-dessous.


Cela se passait à la montagne, pendant les vacances d’hiver. Charles, d’ordinaire habile sur des skis, s’est engagé sur un bord de piste pour un peu plus de défi. Il s’amusait à zigzaguer entre les résineux jusqu’à ce qu’une malencontreuse erreur de carre ne le précipite droit dans un sapin.

Une terrible douleur lui arracha un cri rauque. Son regard s’est tout de suite dirigé vers la source de cette douleur. Sa jambe, d’ordinaire droite et fiable, était à la perpendiculaire. Mais pas dans l’axe logiquement prévu par l’articulation du genou.

Impossible de se sortir de cette situation tout seul et accablé de douleur, Charles se résolut à appeler les secours. Une fois à l’hôpital, il donne les détails de son assurance sport d’hiver et reçoit les soins appropriés.

Une semaine plus tard, n’ayant toujours pas reçu de nouvelles de son assureur, il l’appelle pour savoir si tout va bien et si transport et opération sont bien couverts. Pour plus de facilité, nous appellerons cet assureur Gonzague.

L’air faussement contrit, Gonzague répond à Charles que malheureusement, il ne pourra pas être couvert et qu’il devra régler ses factures de sa poche.

Pris de court, Charles demande des explications. Il s’emporte en disant qu’au prix où il a payé l’extension sport d’hiver, la moindre des choses serait qu’il soit couvert en cas d’accident.

Et Gonzague de lui répondre qu’effectivement, les accidents de ski sont couverts dans son assurance mais que les conditions dans lesquels Charles a eu son accident n’entrent pas dans son cadre.

De rage, Charles argue qu’il avait pris l’option intégrale, qui couvre les accidents en hors-piste.

Ce à quoi Gonzague répond que le hors-piste n’est pas un problème. Le problème est l’essence de l’arbre avec lequel Charles est entré en collision. L’assureur rappelle à Charles qu’il est entré en collision avec un abies nobilis, ou sapin noble. Or, il est écrit dans la clause 12b, alinéa 3.1 que ne sont couverts que les accrochages avec des picea abies, ou épicéa commun.

Charles bout de colère. Il hurle au téléphone. Les injures fusent. Mais rien n’y fait. Gonzague est désolé mais c’est écrit noir sur blanc et il ne peut rien faire. Il invite Charles à se référer au service des contentieux et lui donne un numéro vert.