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Un grand timide

Ils ont beau être grands et imposants, les arbres n’en sont pas moins timides. Certains d’entre eux n’osent pas se mélanger à leurs voisins. Ils laissent quelques dizaines centimètres de vide entre eux afin que leur feuillage n’entre pas en contact avec celui de leur voisin. En Provence, on peut en voir un bel exemple avec les pins parasols du Jardin botanique de la Villa Thuret, au Cap d’Antibes.

Ces grands timides vont continuer leur croissance verticale mais vont cesser de prendre de la place en largeur, afin de grandir en bonne intelligence avec leurs voisins.

Ce phénomène est appelé crown shyness (ou timidité des cimes) et les quelques centimètres de vide entre les arbres des fentes de timidité. Il n’a pas encore d’explication scientifique. Plusieurs hypothèses ont été avancées.

Certains pensent que les frottements répétés entre les arbres lors de leur croissance auraient endommagé les bourgeons terminaux, empêchant toute croissance en largeur.

D’autres avancent des raisons plus chimiques. Les arbres dégageraient des phytohormones par leurs feuilles pour prévenir leurs voisins de leur présence. Afin de ne pas se gêner mutuellement, ils vont mutuellement décider de limiter la croissance de leur houppier.

Il est aussi envisagé que ces fentes de timidité permettent de laisser passer la lumière dans le sous-bois, et de limiter le risque de propagation de maladies ou d’insectes ravageurs non volants.

Cette dernière hypothèse est intéressante, car cette timidité se retrouve aussi parfois au niveau des racines de ces mêmes arbres. Un individu malade se sacrifierait donc pour l’intérêt commun.