Un jour comme un autre
Coincé dans les bouchons parisiens dans sa Porsche 911, Emmanuel fulmine : « Tout ça, c’est la faute d’Hidalgo. Gnagnagna la mobilité douce… Gnagnagna décarboner les transports… Gnagnagna électrification. Et ces JO à la con là... Raaa ! On étouffe dans cette voiture. »
Emmanuel ouvre la fenêtre et sort son bras gauche. Il est frôlé par un mec sur un fixie qui remonte la file de voitures à toute berzingue. « Putain de vélos ! »
Petit à petit, Emmanuel parvient à arriver à hauteur du feu tricolore qui bloquait toute la circulation. Dans son énervement, il ne fait pas attention à ce qui se tient à côté de lui. C’est l’odeur qui le frappe en premier et qui l’oblige à tourner la tête. Une odeur qui lui rappelle son enfance à la campagne, passé à côté d’un haras. Des souvenirs de folles cavalcades, de rires, de Marie-Christine. Cela l’apaise. Il faudra qu'il l'appelle un jour.
Par curiosité, il prête attention à la source de cette odeur. Depuis sa voiture de course au ras du sol, il n’arrive à apercevoir que quatre longs membres bruns, surplombés par ce qui ressemble à une paire de botte bien lustrée. En sortant la tête de la voiture, il réalise qu’il s’agit d’une gendarme à cheval, qui attend patiemment que le feu passe au vert pour vaquer à ses occupations.
La vue d'une figure d'autorité, féminine de surcroît, fit eclatée sa petite bulle de bien-être. La frustration reprit le dessus : « Il manquait plus que ça. Hidalgo, quelle fléau… »
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