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Un jukebox humain

Ça commence dès le réveil par le générique de Scooby-Doo. Quelques minutes plus tard, changement d’ambiance avec du Casse-Noisette. Sous la douche, c’est Au Soleil de Jennifer.

Le café est accompagné par les Démons de Minuit. Le croissant, c’est le Requiem de Verdi. Ça rend le moment plus solennel, j'imagine.

Mon cerveau est en forme. Il m’a concocté une sacrée compilation ce matin.

Renseignement pris, des scientifiques ont donné un nom à ce phénomène de la musique qui reste en tête pendant des heures. Il s’agirait d’un vers d’oreille. Ça donne une dimension à la Alien, non ? Moi je lui préfère la notion de jukebox humaine, nettement plus festive.

Hormis un nom angoissant, ces mêmes scientifiques n’ont pas encore d’explication au phénomène. Ils indiquent uniquement que pour en générer un, il faut que la musique ait un caractère répétitif. Il faudrait aussi être dans un moment où le cerveau ne demande pas beaucoup de concentration.

Ils sont également à la recherche d’un moyen de s’en guérir mais leurs conclusions ne me convainquent que très peu : « Vous pourrez peut-être arrêter un ver d'oreille en terminant la musique, en pensant consciemment à un autre morceau de musique. »

Mouais… En attendant quelque chose de plus probant, je vais continuer à faire ce que j’ai toujours fait. Pour m’exorciser, je chantonne la mélodie coincée dans ma tête. Ça ne me soigne pas mais ça essaime. La personne à mes côtés la chantonne aussi. Je répands ainsi la bonne parole et endosse mon rôle de jukebox humain.

C'est cadeau et ça me fait plaisir.