Un sandwich à la fraise
La France s’enorgueillit constamment de sa haute gastronomie. À tel point qu’elle a été inscrite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO en 2010.
On ne compte plus les poncifs sur « La meilleure gastronomie du monde », « Le pays aux 630 étoiles Michelin ». Je vous en ressers ? Parlons alors de l’élégance de ses vins, de la diversité de ses fromages, du raffinement de ses pâtisseries et de tout le cérémonial entourant le repas.
Faut avouer que ça en jette.
Dès lors, comment ce pays peut-il être aussi à l’origine de cette curiosité alimentaire qu’est le French Tacos ?
Une galette de blé, recouverte de viande(s), de sauce fromagère et de frites, repliée sur elle-même comme on le ferait pour un burrito et passée au grill. Il s’agirait d’un hybride entre panini, wrap, kebab et burrito.
Moi qui me moquais des fusions américaines, me voilà bien embarrassé.
Et puis quand je parle de viande(s), je ne parle pas de tranches de magret de canard ou de jamón de bellota. Non. Dans le French tacos, il est possible de mélanger steak haché, kebab, cordon-bleu, nuggets, poulet nature, au curry ou tandoori, chicken tenders, merguez, mais aussi parfois escalope, bacon, poisson pané, thon, kefta, falafel, jambon de dinde, et j'en passe. Sacré mélange.
Au fond, ça aussi, ça en jette. À en voir les files de lycéens se pressant le midi devant les French Taqueria (?), le tacos à la française a son public. Et c’est bien ainsi. Le seul truc qui me fait tiquer, c’est son nom. Pourquoi Tacos ?
Au fond, c’est peut-être ça aussi, l’exception culturelle française. De l’inventivité, un non-sens diététique, un fond d’appropriation culturel, le tout bien marketé.
La recette de la nouvelle spécialité du pays de la Haute Gastronomie.
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