Un sentiment d'urgence

Il arrive au volant de son ambulance, les sirènes hurlantes. Il remonte tout le Boulevard Michelet en contre-sens, klaxonnant contre la moindre voiture venant à son encontre. Les gyrophares bleus tournoient sur le toit de son véhicule. Avec ces lumières bleuâtres, il a un petit air de Georges Clooney.

Les passants essaient de deviner ce qui a bien pu se passer. Là d’où il vient, il y a dû y avoir une terrible catastrophe. Peut-être une chute d’une falaise ? Un choc hypothermique d’un baigneur un peu trop téméraire en ce mois de février ?

L’ambulancier sort du boulevard et s’engage sur une contre-allée. C’est curieux. Ce n’est pas le chemin le plus direct pour la Timone. Il appuie sur les freins et s’arrête d’un coup, en plein milieu de la rue. En une seconde, il est hors de son ambulance et court. Une pharmacie est en face. Peut-être a-t-il besoin de désinfectant ?

Non, il passe devant sans s’arrêter. Mais où va-t-il ? Il s’arrête. Il cherche quelque chose dans sa poche, peine à le retrouver, jure. Il retourne dans son véhicule et cherche dans la boite à gant. Victorieux, il retourne sur ses pas.

Il introduit sa carte, tape son code secret et demande 20€. Les deux billets dans la main, il retourne à son camion, éteint gyrophare et sirène et s’engage sur la voie du McDrive.

Visiblement, certaines urgences sont plus importantes que d’autres.