Une étrange obsession
J’aimerais beaucoup être une petite souris pour assister aux réunions commerciales des entreprises de sirops. Car selon moi, le chiffre d’affaires de Monin et de Teisseire dépend quasiment exclusivement de la curieuse obsession sirupeuse des travailleurs en restauration.
Prenons le cas du restaurant dans lequel je travaille. Depuis mon arrivée, je n’ai servi que deux menthes à l’eau, quelques mauresques et une tomate. Pourtant, j’en suis déjà à ma troisième commande de sirops. En moins de deux mois.
La consommation est démente je vous dis !
La prochaine fois que vous vous rendrez dans un établissement avec un comptoir ou une cuisine ouverte, je vous encourage à prêter attention à ce que boivent les travailleurs. Une chance sur deux que ce soit une eau agrémentée d’un sirop.
J’ai donc mené ma petite enquête pour savoir d’où venait ce goût prononcé pour l’eau sucrée. Les réponses reçues étaient lapidaires :
« J’aime pas le goût de l’eau. »
« Il me faut du sucre pour tenir. »
« Je préfèrerais boire du Coca mais c’est retenu sur ma paye, alors que les sirops, non. »
Cela fait bientôt vingt ans que la campagne de santé publique : « Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé » est diffusée à tire-larigot.
Sans grand résultat a priori.
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