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Une manivelle pour les pieds, ça s'appelle une pedivelle ?

On n’a jamais vu un Tour de France aussi serré. Le suspense est insoutenable. À une étape de l’arrivée, l’écart entre le premier, Dirk Van den Grodt, et le deuxième, Giacomo Pasolini, est seulement de deux petites secondes. Vont-ils parvenir à se départager lors de cette avant-dernière étape ou assistera-t-on à un dernier sprint sur les Champs Elysées demain ?

Tout avait bien commencé pourtant. Sur cette longue étape de plaine, le leader du classement général a rapidement pris le contrôle du peloton. Ses équipiers contrôlaient le tempo de la course et remettaient rapidement dans le rang toute tentative d’échappée.

Pasolini rongeait patiemment son frein, la roue calée dans celle de son adversaire. Il attendait méthodiquement, tentant de s’économiser au maximum.

Trente kilomètres avant la fin de l’étape. Les équipiers ont laissé place à leurs meneurs, qui sont partis en tête. L’explication tant attendue peut enfin commencer. Il reste encore deux petites bosses à passer avant la ligne d’arrivée.

Giacomo essaie attaque sur attaque mais se fait toujours rattraper par son concurrent. La tension est palpable entre les deux. Eux qui étaient pourtant très amis jusqu’à il y a peu se sont complètement déchirés. Une sombre histoire de conquête amoureuse apparemment.

L’incroyable arriva à 1 kilomètre de la ligne d’arrivée. Pasolini venait de s’engouffrer dans un trou laissé à droite et lançait son sprint. Van den Grodt, en réponse, se mit en danseuse et appuya lourdement sur ses pédales. Sans crier gare, la manivelle reliée à son pédalier sauta, entrainant un déséquilibre soudain. Il s’effondra sur son côté gauche. Le short complètement déchiré, la clavicule en vrac. Quelle catastrophe pour ce prodige !

C’est alors que son concurrent stoppa net son sprint, fit demi-tour et tendit sa main au blessé. Il lui glissa un mot à l’oreille. On vit les deux partager un regard complice. Le reste de la scène va devenir mythique.

Ils remontent la route à pied, un peu claudiquant. Chacun son vélo à la main, ils rient. À 1 mètre de la ligne d’arrivée, ils s’arrêtent. Ils s’alignent parfaitement, comptent jusqu’à trois, et traversent ensemble la ligne d’arrivée.

Cette 104e édition du Tour de France est formidable ! Nous allons avoir une dernière étape d’anthologie !