La vie du point de vue d’un rocher marseillais

Ils sont partis ! Enfin ! Je retrouve mon soleil et le bruit des vagues. J’accueille avec joie les oiseaux qui reviennent se percher sur moi. Les pores de ma roche vont de nouveau profiter pleinement des embruns sans tous ces parasites humains.

Ça fait depuis le mois de mai que je les supportais.

Tous les jours, ils se posaient là, sur moi, sans rien me demander. Et vas-y qu’on fait bronzette en écoutant Jul à fond les ballons. Et vas-y qu’on fait des apéros jusqu’à pas d’heure.

Aucune considération pour la crème de solaire qui a raté sa cible et qui se fond lentement en moi, changeant lentement ma composition minérale. Je ne parle même pas de tous les déchets laissés sur place.

Mais heureusement, le ciel a répondu à mes prières. Il a ouvert les vannes hier. Les pluies diluviennes ont suffi à laver ces multiples affronts.

Je suis propre comme un sou neuf, prêt à accueillir l’été indien.